Christian ALLARD et Albert CARLE ont été associés sur plus d’une quarantaine de rallyes dont certains « monuments » comme le Monte-Carlo (3), le Tour de Corse, le rallye de Suède, le Mont-Blanc, les Cévennes (Photo J-L.BOURGEOIS)

 

Associé à Evelyne CALMES, Christian ALLARD participera à son 9e Bauges VHC, 6 top 5, 3 podiums (Photo Jean-Michel ROCHE)

Après une soixantaine de départs en « moderne »  dont quatre Monte-Carlo, un Tour de Corse,  un rallye de Suède et un break de près de trente ans,  Christian Allard a repris la compétition en VHC en 2015. Pour l’ambiance avant le résultat.

 

Ne demandez pas à Christian Allard de choisir entre la version « moderne » et le « VHC » du rallye même si cette dernière constitue depuis 2015 son nouveau terrain de jeu après une soixantaine de départs en moderne en 1976 et 1987. Le choix est difficile.  Les deux lui ont apporté beaucoup de satisfactions, de galères parfois, mais avec un dénominateur commun : la passion.
On dit parfois que le bonheur c’est simple comme un de fil. Pour le Chambérien ce fut avant tout celui d’une rencontre au siège de l’écurie blanche avec un certain Maurice Gros.  « Comme beaucoup de pilotes, j’étais en quête d’une Rallye 2. La voiture dans le coup comme on disait à l’époque. C’est auprès du Simca Racing Team de Lille de Michel Enjolras qu’il déniche la perle rare, profitant d’une « fausse » permission pour effectuer ses grands débuts à la course de côte du Gua. « La législation était tellement libre que l’on pouvait « monter » de véritables avions de chasse.» Ses premiers tours de roue ne sont guère couronnés de succès pas plus d’ailleurs que sa première expérience en rallye ou  Bernard Degout lui rappelle que le chemin sera encore long et semé d’embûches.
Exit la Rallye 3, c’est au volant d’une Peugeot 104 ZS, aux couleurs du GIE Chamnord, que Christian Allard connaîtra ses premiers émois et ses premiers succès de classe au Mont-Blanc et aux Cévennes. 1981 marque aussi sa première (et courte) apparition sur les routes du Monte Carlo.

Allard-Carle, un duo de choc

Mais c’est de sa rencontre avec Albert Carle à l’aube de la saison 82, que débutera  réellement l’aventure.   Une collaboration de cinq années  marquée par trois participations au Monte-Carlo, un Tour de Corse, un rallye de Suède,  des participations au Mont-Blanc et aux Cévennes et surtout des souvenirs et des anecdotes par centaines.
« En 82 aux Cévennes on termine 26e sur 350 au départ avec un moteur de 1100 cc et 100 chevaux sous le capot. En 84 en Corse on a couru, quatre jours durant, l’équivalent d’une manche du championnat du monde actuel, avec des spéciales de 80 kilomètres et des chronos de 1h 15. » Une 31e place au final, 2e de classe et une coupe en cristal qui trône toujours en bonne position dans le salon d’Albert Carle.  
Accaparés par leurs jobs  respectifs, au garage à Barberaz et en qualité de commercial dans la vente automobile, les deux hommes achèvent leur parcours en 1987 par une 3e participation au Monte-Carlo qui se soldera pas un abandon.
Le tandem se reformera 28 ans plus tard sur les routes du Mont-Blanc…  mais en VHC.
 « Au départ, le VHC c’était un challenge. Celui de retrouver  une véritable 104 ZS 2 fabriquée en 1979 et vendue à 1000 exemplaires seulement. C’est à Sochaux, en pièces détachées, qu’il trouve « la » voiture en pièces détachées.
Patrick Perret, Albert Carle et Laurent Brozzi pour la partie motorisation s’attèlent à remonter une auto qui prendra place sur le podium de la classe au Mont-Blanc 2015  puis la 5e au scratch au tout premier rallye VHC des Bauges.  
« On retrouve des équipages avec lesquels on partage la même approche et la même philosophie de la compétition automobile où la notion de performance passe après celle du plaisir et de l’entraide. On ne se cherche pas d’excuses, on ne part pas avec des pneus neufs à chaque spéciale. Certes les homologations récentes de voitures comme les Porsche, les M3  prochainement  les Toyota et les Subaru ont quelque peu changé la donne. Mais le plaisir d’aller au bout et de retrouver les copains au parc fermé, prévaudra toujours » insiste Christian Allard qui, associé à Evelyne Calmes,  s’élancera samedi au départ avec la 205 GTI qui avait complété le podium il y a un an aux Bauges et vue sur la boîte de la classe AE/5 dernièrement au Mont-Blanc.

                                                                                 J-L.BOURGEOIS

 Philippe pour l’histoire
En 2015, les épreuves VHC ont le vent en poupe et les organisateurs du rallye des Bauges décident à leur tour d’accompagner leur version « moderne » d’une épreuve réservée aux Véhicules Historiques de Compétition. Sept équipages prennent part à cette première remportée par Alain Philippe (Porsche 930) lui aussi reconverti du moderne au  VHC.
Battu en 2015, Frédéric Lebghil,  que l’on imagine pas ailleurs que derrière le volant d’une Renault (la R8 Gordini en l’occurrence qui fit son succès de 98 à 2010) s’impose en 2016 sur une Alpine A 310.  Le pilote de Cran Gevrier mettra un terme à sa carrière en 2017 en prolongeant son bail sur les routes des Bauges.
Bien que novice en VHC, Michel Bonfils met à profit sa solide expérience en moderne pour imposer sa 306 Maxi en 2018 devant Narses et Allard.  Sans signer le moindre scratch du week-end que se partagèrent  Narses (3) et Sermondadaz (4), David Mongilardi ne quitte toutefois pas la tête du rallye de l’ES 2 à l’arrivée de l’édition 2019.
 22 équipages dont trois Suisses et quelques nouvelles têtes assurent le succès sportif et populaire du rallye en 2020. Disparu des radars entre 2003 et 2012 c’est par un succès au Gier que Christian Blanchard avait débuté sa carrière en VHC sur une M3. C’est au volant d’une Escort que le Suisse devance Sermondadaz et Allard.
3e en 2019, dauphin de Blanchard l’année précédente alors que la victoire lui semblait promise avant d’écoper d’une minute de pénalité dans l’ultime ES, Philippe Sermondadaz touche en fin au but en 2021.  Associé à sa fille Jessica il remettra le couvert en 2022 devant Pierrat et Allard qui signe son 3e podium aux Bauges.
A qui le tour ?

 

Caro 36 ans après !

En l’absence de Philippe Sermondadaz double tenant du titre et un David Mongilardi (vainqueur en 2019) un peu à la peine (sortie de route à la Matheysine et pompe à essence aux Bornes) avec la Golf GTI, la version VHC pourrait elle aussi se doter d’un nouveau nom à son palmarès. Et même s’il figure déjà sur les tablettes de la version « moderne » en 1987 lorsqu’il imposait, un peu à la surprise générale, sa Visa alors qu’il ne disputait que son 3e rallye, Laurent Caro pourrait bien être l’homme de la situation.  Après 105 départs entre 87 et 2015, Caro a repris, cette année,  les commandes d’une R11 Turbo menée à la 3e place  au Trièves à 4’’ de la gagne et la 3e aux Bornes.  On lui opposera, outre Montgilardi  (2e aux Balcons Est), Patrick Narses qui tourne autour de la victoire aux Bauges (2 fois 2e, une fois 3e) et qui a complété le podium au régional Mont-Blanc et à l’Ain-Jura, ou encore Christian Allard qui a retrouvé des couleurs au Mont-Blanc après un début de saison marqué par quelques soucis mécaniques et habitué lui aussi des podiums dans les Bauges (3)

 

JL BOURGEOIS